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1955 Les oblats
Au-delà des sombres rivières
Les veines de la terre où ont navigué nos ancêtres
Ce qui coule dans mon sang
Ma forteresse, mon serment, mon âme...
Au-delà, sous le ciel de l'harfang
Comme un cheval de Troie
Ils sont venus pour nous prendre nos fils !
Vers l'orphelinat
Dans l'antre de l'horreur
Où la hantise s'imprègne dans les murs
À St-Marc-de-Figury
Où une culture ancienne a été
L'éternel chagrin a son propre chemin
Mais qui sont ces êtres immondes ?
Au fond du rang, dans la noirceur du nord
Sous les étoiles funèbres des immortels
Les forêts d'un passé souillé
Le sentier d'un héritage mourant
Défilant dans l'automne immense
Souvenir d'un autre drame sous silence
En route vers l'inconnu
Avec leurs grands yeux vitreux
Le miroir de profonds tourments
Criant sur les bancs des fourgons
Les enfants de l'hérésie
Aux portes du nouveau monde
Dans les larmes de la rédemption
Pour leur premier hiver
Loin des bras de leur mère
Dans les serres de l'emprise
À l'école de l'Église
Ainsi, le passé pleure, sa liberté...
Où leur langue ancestrale, ce péché savonné
Le triste sacrifice de leurs longs cheveux noirs
Laver à l'eau de javel pour les blanchir
De leur teinte foncée
Comme le vent dans les feuilles d'octobre
Qui tombe à la gelée de l'aube
Le poids d'une saison les emportera
À la lourdeur du monde
Rempli de nostalgie
L'ennui de leur mère
De leur père et de leurs soeurs
...Et de la chaleur du feu
Dans le berceau de la misère sous le joug qui fait mal
Les murs du dortoir se referment toutes les nuits
Dans les lourds murmures d'une solitude amère
Sur ces blessures passées
Aux côtés des alliés d'autrefois
Sur les vestiges des contes et légendes...
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2. |
Harricana : La soeur
09:58
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Ô ma soeur !
La noirceur de la mort a noirci ton coeur
Comme une fleur fannée au millieu de l'été
Ô ma soeur !
Si belle, si pure, en ses sombres désirs
Vicieuse de la nuit
Son nectar dégoulinant d'entre ses cuisses
Elle mordille ses lèvres devant son supplice
Sans craindre la justice du Christ
Elle a fait voeu de chasteté, mais elle a cédé
Blasphémer ne lui suffisait plus avec ses doigts
Elle rêvait donc d'un Jésus qui n'était pas sur sa croix
Alors Vierge Marie, pour qui tu crieras ?
Ton jardin étroit saignera !
Ta pulsion aura eu raison de vos vies...
Sous le regard du seigneur
L'élu t'aura rempli de sa semence et de regrets
Pour ce fils que tu porteras
Et pour ceux que tu aurais portés
Amen
Ô ma soeur !
Le poids de la foi a noirci ton coeur
Comme une fleur fanée au milieu de l'été
Ô ma soeur !
Si belle, si pure, en ses sombres désirs
Vas-tu vraiment sauter du haut de cet édifice ?
La déception de tes pères
Et la menace de l'enfer
T'auront fait plonger
Pour l'éternité...
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3. |
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Tyrans, satyres, blasphemeurs
À bras ouvert sur les marches de ton temple
''Venez à moi ! Venez à moi !''
Fils du lys, donne-moi ta langue
...On va jouer.
Regarde-moi dans les yeux
Meurtri, le miséreux
Alors prend mon phallus ulcéreux
De grâce assouvis-moi
Les vapeurs de whiskey embrument
Les paroles d'un dieu silencieux
Dans les flammes, dans les larmes
Ce qui brûle dans tes trippes
Je suis celui que vous avez baisé
L'enfance trahi qui ne saura vous oublier
Vous ! Misérables crasseux
Dans une paroisse du nord aux cent âmes enchainées
Plus sales qu'un porc, vous devriez être saignés
Le jour de votre mort je rêverai de vous encore...
Au pied d'un soldat pourri
Ma fleur porte la marque sous les larmes et le sang
La graine du mal a germé
Au pied d'un soldat pourri
Au nom du père, du fils et du saint esprit
Délivrez-moi !
Robes noires
Vous m'avez souillées !
L'odeur de l'antre cristallise vos péchés qui baptisent mon dégoût
Dans le berceau de la haine et des serres du pouvoir
À la mémoire des martyres...
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4. |
L'esprit d'autrefois
03:17
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Moi, ma mère, a eu quatorze enfants
Pis un moment donné, ben a fait une fausse couche
Le curé de la paroisse est venu la voir
Pour y dire que c'est le bon dieu
Qui la punissait pour ses péchés
Mon père arrivait de la guerre
...Il l’a sacré dehors !
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5. |
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Le calvaire des prisonniers
Portant leurs pas pétrifiés
Dans les remparts d'une forêt sans fin
Ils sont arrivés par la voie ferrée
Dans la froideur de l'hiver
La misère les ronge dans leur chair
Portant leur âme mortifiée
Vers le cimetière des oubliés
Héritage de la première guerre mondiale
Les esclaves de la reine sous le joug des canons
Conscients de leur sort
Les gens d'autrefois vivant de foi dans leur coeur
Et d'espoirs enfouis, dans les ruines de leurs nostalgies
...Le berceau de leurs nuits...
Que les vents emportent l'écho des lieux
Sur les eaux noires de Spirit Lake
Dans le lourd silence du couvre-feu
C'est la mort qui rôde
Sous le ciel gris des hommes sont les brumes de leur folie
D'où ils prieront Marie
1915, c'est le camp des damnés
Tous enfermés dans la gueule du nord
Les soldats, les barbelés, le grand bois et les loups
Font de cette forteresse, un lieu malveillant...
Ukrainiens, allemands, bulgares, austro-hongrois du lys
Épuisés, affamés, que de viandes avariées...
Défrichant aux côtés des crisses de mouches noires
Envahissant leur bouche, leur nez et leurs yeux
Le dur labeur au gré des quatre saisons.
...Dans les serres...
Sous le chant des corbeaux
La marche funèbre des mystérieux
De ceux que l'histoire ne se rappellera
Trop loin du front pour partager les mémoires
Sur le couvert de leur tombeau
Une vulgaire croix sans nom
Cette terre de leurs derniers soupirs
Les habillera dans leur éternité
Dans le cimetière des oubliés
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6. |
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Venus d'Apitipik
Ces fils de païens, ces fils du nord
Au portrait balafré que les larmes ont sculpté
Leur famille et tyrans ont vu
Mais plus rien ni personne ne se souvient...
La douleur a fermé les yeux
La solitude comme dernier berceau
D'un jardin pourri (aux secrets nombreux)
Maestro d'un obscur morceau
Et que se souvienne le temps
Des tambours et des pleures
Déchirant dans les nuits
...De la grande errance...
Plantés comme une bannière
de résistance dans vos cités
Vous êtes chez moi !
À l'ombre, à la misère,
avec ce qui me reste de lumière
Dans les froides nuits d'octobre
Je suis celui...
Que porte le vent, la misère d'autrefois
Dans les âges et mémoires jusqu'à vos âmes navrées
Car le folklore des pauvres, 8000 ans à la dérive
Sous la botte du roi, au nom de l'intégration
Dans les forges de la mélancolie
Les murmures enfouis des Anishinaabes
Dans les serres de la nouvelle Europe
A l'ombre d'un si grand ciel gris
Les murmures enfouis des Anishinaabes
Dans les larmes des âmes, des rivières de sang
Le choc des cultures
La haine de la race
Les forêts ne chantent plus
Et les cités bourdonnent
Dans la forteresse de La Vérendrye...
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7. |
Solitude
01:41
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(Instrumental)
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